Ils sont célèbres. À votre tour !

Leur nom vous dit quelque chose ? Et bien ces célébrités ont un point commun : ils sont nés ou ont vécu à Bruxelles et y ont laissé leurs traces. Suivez-les et appropriez-vous le décor. Il est le vôtre le temps d’un cliché qui, lui, sera peut-être éternel ! Merci à Roel Jacobs pour ses indices sur la trace de ces personnages illustres.

Karl Marx

Rue Bois Sauvage et Grand-Place

Chaque fois que Marx gagnait un procès sur des questions d’héritage contre la famille de son épouse Jenny, il déménageait dans un appartement plus cossu, dilapidait le capital, et finissait ensuite par re-déménager dans un petit meublé.
Ce qui fait qu’il a vécu à plusieurs endroits, dont une petite pension rue du Bois Sauvage, où il séjournait quand sa femme fut arrêtée et qu’il a été expulsé.
Marx se rendait souvent sur la Grand-Place, à la Maison du Cygne, où il fit un discours mémorable lors du banquet du Deutscher Arbeiterverein.
Les trois années qu’il passa chez nous furent essentielles dans sa vie et dans son œuvre.

Sœur Sourire

Rue de Laeken, 81

Sœur Sourire, en religion sœur Luc-Gabriel, de son vrai nom Jeanne-Paule Marie dite Jeanine Deckers a vécu toute son enfance au 81 rue de Laeken, où ses parents tenaient une boulangerie.
Fin 1963, son 45 tours reste n° 1 quatre semaines aux États-Unis et son album deux mois et demi. Il faudra la déferlante Beatles pour la détrôner en février 1964. Aucun Belge ni aucun Français n’a eu deux albums classés N° 1 aux États-Unis en chantant dans notre langue maternelle. Son record est depuis près de 60 ans, toujours inégalé.

Rimbaud et Verlaine

Rue des Brasseurs, 1

Au petit matin du 10 juillet 1873, Paul Verlaine se rend aux Galeries Saint-Hubert chez l’armurier Montigny où il se procure un pistolet de sept millimètres à six coups. Il passe le reste de la matinée à écumer les bistrots du centre de Bruxelles. Lorsqu’il rejoint sa chambre d’hôtel à midi, il est dans un état d’ivresse avancé et perd le contrôle. Désespéré, il tire sur son compagnon à deux reprises.
Si vous passez à hauteur du numéro 1 de la rue des Brasseurs, arrêtez-vous quelques instants. Une plaque commémorative rappelle à tous ce qui s’est passé le 10 juillet 1873 dans une petite chambre de l’hôtel « À la Ville de Courtrai », lorsque Verlaine tira sur son amant Rimbaud…

Les sœurs Bronté

Rue Isabelle, 32

La maison où habitèrent les sœurs Brontë a disparu, tout comme la rue Isabelle d’ailleurs. Seule reste une plaque commémorative, rue Baron Horta, non loin de l’entrée de Bozar.
Âgées d’une petite vingtaine d’années, Charlotte et Emily Brontë débarquent à Bruxelles pour y apprendre la langue de Voltaire dans l’école de Constantin Héger. Bien que brève, cette expérience bruxelloise jouera un rôle majeur, tant dans la vie que dans l’œuvre des sœurs Brontë. Pour Charlotte surtout, dont le secret attachement pour son professeur et cette vie loin des siens seront à l’origine aussi de deux livres : Le Professeur et Villette. Riche de nombreux extraits (lettres, devoirs, poèmes et écrits) et d’une iconographie choisie, cet ouvrage original retrace le séjour à Bruxelles de deux immenses talents de la littérature prêts à éclore. S’y révèle aussi, en filigrane, le portrait d’une ville européenne, capitale de la Belgique ; un tout jeune pays, créé à peine dix ans plus tôt.

Alexandre Dumas

Boulevard de Waterloo, 90

En 1851, Alexandre Dumas s’exile à Bruxelles pour fuir ses créanciers en France. Il élit domicile dans un bel hôtel particulier, lieu de fête où il mène grand train et reçoit ses amis à dîner. Mais ses dépenses démesurées l’obligent vite à devoir à nouveau s’exiler et retourner en France, après deux années de fastes à Bruxelles.

Le Pape Léon XIII

Place du Grand Sablon, 7

De 1843 à 1845, Vincenzo Pecci, nonce apostolique, séjourne dans un grand hôtel de maître le Sablon. À la mort du pape Pie IX, Pecci est choisi en à peine deux jours par la curie pour devenir pape.
On prétend qu’il s’est inspiré de sa présence en Belgique pour rédiger le Rerum Novarum doctrine sociale moderne de l’Église, sous l’influence des nombreux penseurs catholiques progressistes présents en Belgique, à l’époque deuxième pays le plus industrialisé du monde après la Grande-Bretagne.

Maurice Béjart

Rue de la Fourche, 49

La Maison Béjart est une fondation d’utilité publique ayant pour but de promouvoir la postérité de l’œuvre de Maurice Béjart sous toutes ses formes, mais également la maison où a vécu le célèbre chorégraphe pendant plus de vingt ans.
C’est à Bruxelles qu’il développa les Ballets du XXe siècle et qu’il créa Mudra, son école de danse par laquelle sont passés de nombreux danseurs de très grande qualité et de réputation internationale.

Toots Thielemans

Rue Haute, 241

Toots Thielemans, légende du jazz internationalement reconnu, démarra sa carrière en véritable “ketje” de Bruxelles comme accordéoniste dans le café des ses parents, le Trapken Af.
Il est encore aujourd’hui considéré comme un véritable enfant des Marolles. Toots jouait de la musique populaire légère jusqu’à ce qu’il entende, au début des années 1940, un disque de Louis Armstrong and The Mills Brothers. Il s’est alors retrouvé inoculé pour la vie par le virus du jazz.
Quand, en 1947, son oncle l’invita à venir passer des vacances en Amérique, les choses prirent assurément une tournure décisive.

Pieter Bruegel

Église Notre-Dame de la Chapelle

Pieter Brueghel l’Ancien fut l’élève de Pieter Coecke van Aelst et résidait à cette époque à Anvers. Il épousera sa fille, mais au préalable la veuve de Coecke exige qu’il revienne à Bruxelles, pour garder un œil sur le futur beau-fils.
Il semblerait que le peintre résidait rue des Bogards en face du couvent éponyme. La rue des Bogards relevait de la paroisse de l’église Notre-Dame de la Chapelle où le peintre sera enterré en 1569. On ne sait pas si le corps de Bruegel a été enseveli dans le cimetière ou dans l’église, mais un monument funéraire y a été érigé en son honneur, réalisé par Rubens et restauré ensuite par Teniers, son arrière-petit-fils.

Parcours Bruegel

visit.brussels, en collaboration avec le collectif bruxellois Farm Prod et avec le soutien de la Ville de Bruxelles, a développé un parcours Street Art rendant hommage au grand maître flamand en plein cœur de la capitale. Pas moins de 11 fresques ornent désormais plusieurs façades du quartier des Marolles.

Jacques-Louis David

Rue Léopold 9, the Dominican

Jacques-Louis David est considéré comme le chef de file du mouvement néo-classique, dont il représente le style pictural. Membre de l’Académie royale, il combat cette institution sous la Révolution et prend fait et cause pour Robespierre. Il peint alors le Serment du jeu de paume, et surtout le Marat assassiné. Il deviendra peintre officiel de la Cour sous Napoléon, dont il nous laissera l’imposant Sacre de l’empereur. Sous la Restauration, son passé de révolutionnaire régicide et d’artiste impérial lui vaut d’être exilé. Il se réfugie à Bruxelles et y meurt en 1825. Sa résidence fut longtemps menacée de démolition, mais fort heureusement classée en 1995. Une affectation hôtelière lui fut accordée, avec l’exigence de conserver autant que possible l’architecture néo-classique d’origine. Le résultat est l’actuel Dominican : la façade d’origine est restée intacte. Son dernier ouvrage, Mars désarmé par Vénus et les grâces a été peint sur place.

Victor Hugo

Grand-Place 27
Place des Barricades 4

En tant que défenseur de l’égalité sociale, de la démocratie et de l’abolition de la peine de mort, Victor Hugo devient ennemi du nouvel empereur Napoléon III qu’il déteste et qu’il surnomme « le petit ». C’est ainsi qu’en 1852 il s’installe pour quelques mois à Bruxelles.
Il prend ses appartements dans la Maison du Moulin à Vent sur la Grand-Place. Trouvant l’endroit trop exigu à son goût, il déménage au numéro 27 de Place dans un appartement de deux chambres au-dessus du bureau de tabac de Mme Cébére, autoproclamée « mères des proscrits ». Il compose là une partie d’Histoire d’un crime, Napoléon le Petit et quelques poèmes des Châtiments.
L’écrivain ne partait jamais sans s’assurer que sa maîtresse, Juliette Drouet, ne réside loin de lui. Elle occupe un appartement dans les Galeries des Princes à l’étage de l’actuelle librairie Tropismes. Il lui rend visite presque tous les jours. Ensemble, ils ont leurs habitudes de promenade au Bois de La Cambre et en Forêt de Soignes.
Dans les années 1860, à son retour de Jersey, Victor Hugo s’installe avec sa femme Adèle et ses fils dans une maison au numéro 4 de la Place des Barricades.
Victor Hugo choisit une maison d’édition bruxelloise située rue des Colonies, pour la publication de son œuvre maîtresse “Les Misérables”. Bruxelles sera encore préférée à Paris pour la première de l’adaptation de l’histoire au théâtre. Interdite en France, l’avant-première de la pièce est jouée au Théâtre Royal des Galeries.

Annie Cordy

rue de Molenbeek, 176 à Laeken

Léonia Juliana Cooreman naît à Laeken. Son père, Jan Cornelius Cooreman, est menuisier ; sa mère, Maria de Leeuw, lui donne le goût des chansons en lui faisant écouter la TSF.
À huit ans, comme elle est de constitution fragile, sa mère l’inscrit au cours de danse des filles de François Ambrosiny. Elle apprend le piano et le solfège, tout en poursuivant ses études, puis participe à des galas de bienfaisance. Entre les numéros dansés, elle chante les succès du moment. Très vite, tout s’enchaîne : radio-crochets, concours… Aussitôt remarquée par le directeur artistique du Lido qui réussit à la convaincre de quitter Bruxelles où elle jouait au Bœuf sur le toit. Elle débarque à Paris le 1er mai 1950, engagée comme meneuse de revues.